Un Hiver sur l’Axe historique

Le 22 décembre 2024, nous nous rendions à Paris afin de partager un dernier moment d’ouverture culturelle avant les vacances de fin d’année. Nous étions 29 élèves, 3 parents et, comme d’habitude, MM. Laouedj et Hamitouche étaient aussi de la partie.

 

 

Au programme : la découverte de l’extérieur de la cathédrale Notre-Dame, l’église Saint-Louis-en-l’Île, le Quai du Louvre et la pyramide de Ieoh Ming Pei, puis enfin : l’Axe historique de Paris, le Marché de Noël des Tuileries, et l’avenue des Champs-Élysées. Mais ce n’était que le début ! Car nous étions à la fin attendus pour participer à la cérémonie de ravivage de la flamme du Soldat inconnu.

 

 

Voici le texte que Mathis C. a écrit sur la sortie :

Nous sommes partis du collège à 12h50 pour prendre le train vers Paris, où nous avons marché de Notre-Dame de Paris jusqu’à l’Arc de Triomphe.

À notre arrivée à Paris, j’ai pris quelques photos, et nous avons fait une photo de groupe devant Notre-Dame, mais nous n’avons pas pu visiter l’intérieur à cause d’une interminable queue. Nous nous sommes ensuite promenés sur l’île Saint-Louis, où nous avons visité l’Église Saint-Louis, puis nous sommes allés au Louvre en passant par la rive droite de la Seine. Nous avons fait une photo de groupe devant la pyramide du Louvre.

Ensuite, nous nous sommes rendus au marché de Noël du Jardin des Tuileries, où il y avait des stands de nourriture et des manèges. Nous avons traversé le parc pour aller aux toilettes du jardin, mais elles étaient fermées. Nous avons donc continué notre promenade vers l’Arc de Triomphe en passant par la place de la Concorde, où nous avons vu plusieurs sapins de Noël, puis nous avons remonté les Champs-Élysées.

Nous avons vu les décorations des arbres s’allumer, puis nous nous sommes arrêtés dans une boulangerie pour aller aux toilettes. Nous sommes arrivés vers 18h sous l’Arc de Triomphe, où la cérémonie se déroulait. Avant de commencer, des militaires nous ont parlé de l’histoire de la flamme, puis ils nous ont expliqué ce que nous devions faire.

Un de mes camarades portait le drapeau français avec des gants blancs et un chapeau que les militaires lui avaient donné. Une camarade et moi avons porté une gerbe de fleurs, tandis que les autres élèves se sont placés sur le côté de la flamme pour chanter La Marseillaise.

À la fin, nous avons fait une photo de groupe, puis nous avons fait le tour de l’Arc de Triomphe pour observer les quatre haut-reliefs. Ensuite, nous avons pris le train pour rentrer chez nous.

Voici le texte que Robin C. a écrit sur son rôle de porte-drapeau :

Nous sommes arrivés à l’Arc de Triomphe par les tunnels à l’heure du rendez-vous. La cérémonie était encore en préparation. Sur les marches pour monter sous l’Arc, notre groupe rencontra un homme en habit de cérémonie (dont je n’ai malheureusement pas vu le nom, n’ayant pas pensé à regarder sa plaque) qui nous a mis à l’aise.

En tant que porteur de drapeau désigné, l’homme m’a amené dans une salle à part, sans le reste du groupe : un bureau où je fis la connaissance de M. Dutailly, un ancien combattant qui ravivera la flamme au cours de la cérémonie. À mon arrivée, il était avec deux militaires, également en habit de cérémonie, comme l’homme qui m’accompagnait.

J’ai tout de suite été intimidé par leur apparence solennelle et la mission qui m’incombait, mais ils étaient pourtant assez décontractés. Cette relaxation m’a surpris, mais je la comprends désormais. Je ne savais pas exactement la fréquence de cette cérémonie. J’imaginais qu’elle avait lieu tous les mois ou, en tout cas, qu’elle n’avait pas lieu chaque jour, que la flamme était juste ravivée sans cérémonie. J’ai donc été surpris en apprenant qu’elle avait lieu tous les soirs. Avec le recul, je crois avoir été beaucoup trop anxieux.

Dans le bureau, l’homme me présenta une vitrine accrochée au mur : c’était là où était exposé le drapeau durant la journée. Il était entreposé déroulé pour éviter de l’abîmer. À gauche et à droite de celle-ci, il y avait deux glaives pour raviver la flamme. Le premier était utilisé tous les soirs pour la cérémonie, tandis que l’autre n’était utilisé que par les présidents lorsqu’ils y participaient.

En parlant des présidents, il y avait des photos de différents présidents en train de raviver la flamme du soldat inconnu : de Paul Doumer à Emmanuel Macron.

M. Dutailly me remit ensuite des gants que je devrais mettre lorsque la cérémonie débutera. Il y avait aussi un bonnet, mais il a préféré le garder à ce moment et me le remettre plus tard à cause du vent qui soufflait très fort ce soir. Des incidents avec des bonnets qui s’envolaient semblaient être déjà arrivés. Il me donna un baudrier qui descendait de mon épaule jusqu’à ma cuisse, sur lequel je devrais placer le drapeau pour m’aider à le garder droit pendant la cérémonie. Il me remit aussi le drapeau que je portais le plus soigneusement possible, tandis que lui avait le glaive qui raviverait la flamme.

Je sortis du bureau avec M. Dutailly. Dans les escaliers pour aller sous le monument, on croisa un autre porteur de drapeau. Nous avons attendu sur un côté de l’Arc de Triomphe le début de la cérémonie. M. Dutailly en profita pour me donner les dernières consignes sur le déroulé de celle-ci : je me placerai sur un marquage au sol en face de la flamme du soldat inconnu avec le drapeau soutenu par le baudrier que je tiendrai aussi avec les deux mains pour qu’il soit le plus stable possible, avec un des doigts dans un petit trou pour éviter que le battant aille dans tous les sens. Les autres porteurs feraient un défilé autour de l’Arc et viendraient me rejoindre ensuite, finissant par former un cercle sous l’Arc. J’abaisserai le drapeau lorsque la formule « Aux morts » serait dite et je repartirais sur le côté où j’attendais alors.

Il me rassura également : il serait avec moi la majeure partie de la cérémonie, il me laisserait juste à un moment pour raviver la flamme. Pour détendre l’atmosphère, ayant certainement remarqué mon stress, il me raconta une anecdote sur un porteur qui avait failli s’envoler avec le drapeau tellement il y avait de vent.

J’enfilai les gants, M. Dutailly m’aida à bien faire tenir le bonnet, je coinçai le drapeau sur le baudrier, et nous nous dirigeâmes vers le repère au sol.

La cérémonie du ravivage de la flamme du soldat inconnu commença. Le stress laissa place à l’excitation et à la fierté. De mon marquage, je vis les différents porteurs de drapeau arriver, les militaires se mettre au garde-à-vous, la fanfare jouer, mes camarades déposer la gerbe de fleurs. Le vent était mon pire ennemi, il soufflait fortement. Pourtant, par miracle, je faillis perdre mon équilibre une fois seulement. Le drapeau, par contre, était balayé de tous les côtés et m’est arrivé plusieurs fois dans le visage malgré mon application à tenir le battant.

Le moment fatidique arriva : « Aux morts » était déclaré. Ces mots, pourtant simples, étaient porteurs d’un grand message. Ils rendaient hommage à tous les soldats morts durant la guerre. J’abaissai le drapeau qui me semblait plus lourd désormais, M. Dutailly, du même, m’aida à garder la bonne inclinaison. Une fois stable, M. Dutailly me laissa et raviva la flamme avec le glaive.

À la fin de la cérémonie, j’ai eu l’honneur, avec les autres participants, de signer dans le livre d’or (ma signature n’était pas des plus réussies).

Cette expérience restera certainement gravée dans ma mémoire à tout jamais. Ce fut un véritable honneur d’assister à cette cérémonie, mais surtout d’y avoir participé en tant que porteur de drapeau.

Voici le texte qu’Élise L., qui nous accompagnait, a écrit sur la sortie :

Pour une balade culturelle réussie à Paris :

  1. Prendre 29 élèves, 3 professeurs et 6 parents, au départ de la gare de Mitry
  2. Monter l’amalgame dans le RER, direction Notre-Dame de Paris
  3. Incorporer le mélange dans une visite rapide et éclairée au sein de l’Église Saint-Louis en l’Isle
  4. Faire suer le tout jusqu’au Louvre
  5. Cuire à l’étuvée le groupe au Marché de Noël des Tuileries
  6. Réunir l’appareil pour faire monter les Champs-Élysées. Faire reposer 10 min, et blondir avec une chanson célèbre
  7. Pocher la mixture sous l’Arc de Triomphe
  8. Glacer l’association, lever les drapeaux, raviver la flamme et chanter la Marseillaise
  9. Remélanger la tablée dans le RER.
    Cuisson 45 min.
    Faire sortir à Mitry.

Et voici enfin le texte que Julien B., qui nous accompagnait aussi, a écrit sur la sortie, et qui s’intitule :

Godasses

Après m’être fait chausser de bon matin, ma jumelle et moi allons au point de rendez-vous au collège. Dès que toutes les paires sont arrivées, on prend le RER. Arrivées à Paris, on fait le tour de Notre-Dame, il y en a de la chaussure ! On va visiter une église, je suis sûr qu’elle a été construite en l’honneur de la sainte sandale. À priori non, le chic type est pieds nus, quelle horreur !!!

C’est reparti pour s’user la semelle direction Le Louvre. C’est chic, les constructions de l’époque des souliers. Des photos sont prises, comme d’habitude, on n’est pas dessus. Personne ne nous met jamais en photo !

Après, on va pas à pas au marché de Noël. Ça sent la vieille basket ! Le fromage fondu !!! Et la concentration de chaussures au mètre carré est trop importante.

On met les toiles ! Il nous reste un gros bout de promenade, ça va chauffer le caoutchouc !

On arrive au champ, mais pas une botte à l’horizon ! Mais y’en a de la shoes, de la zapatos et même de la 靴 !

On croise la plus grande boîte à chaussures du monde, il faut toujours que Bernard se la raconte.

Il faut qu’on agrandisse les foulées, on va être en retard pour la cérémonie. Les Brodequins inconnus, c’est pas rien ! Les baskets qui ont été sectionnées pour porter le porteur de drapeau ont soutenu le porteur avec honneur.

Les rangers ont été incroyablement gentils avec nous. Pour des rangers, c’est pas souvent.

Il ne nous resta que le retour à Mitry à effectuer, on en avait plein les pompes mais quel bonheur.

Quelle vie de godasse !!!

*

Quant à moi, d’autorité, on m’a aussi fait participer à la cérémonie ! Je ne m’attendais pas à le faire, du moins : pas de manière protocolaire ; aussi, depuis la place qui m’avait été assigné, tout au bout de la place de l’Étoile, un peu angoissé devant les consignes qu’on me donnait – me demandant, par exemple, s’il fallait que je salue moi aussi les soldats, ou comment respecter la cadence du pas militaire –, je regardais au loin mes élèves sérieux et irréprochables (et leurs parents !) qui, eux-mêmes m’observaient sûrement un peu amusés.

Avec un militaire qui représentait son régiment, Mathis, Meriam et moi avons déposé la gerbe sur la tombe du Soldat inconnu.

Lorsque le « Aux morts ! » a résonné, Robin a baissé le drapeau et nous avons tous observé une minute de silence en mémoire de toutes les victimes des guerres. « La guerre – nous avait rappelé plus tôt le responsable de la cérémonie – est la pire des choses, et il faut toujours tout faire pour l’éviter. Des enfants de votre âge sont parfois morts au front » avait-t-il ajouté. Nous avions alors, forcément, une pensée pour les enfants victimes des guerres.

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C’est toujours un pari d’emmener une trentaine d’élèves en RER B à Paris quand l’hiver débute et les vacances aussi, mais le pari est toujours plus facile à tenir qu’on ne le croit quand on a des élèves aussi exemplaires – et, face à nous des adultes qui savent écouter les enfants.

Bravo et merci aux 29 élèves, aux sept parents, et à MM. Laouedj et Hamitouche qui se sont joints à moi pour cette sortie !