Les Grands Textes fondateurs

Cosmogonies

Comment les Grands Textes fondateurs racontent et essaient d’expliquer la création du monde ?

« Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. »
Marie Curie

Étude de groupement de textes

Introduction

Dans une séquence sur les Grands Textes fondateurs, les textes qui sont étudiés sont considérés comme sacrés par les trois principales religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Ces religions sont pratiquées aujourd’hui en France et dans le monde : il convient donc de rappeler quelques règles qui s’appliquent aux élèves et aux enseignants.

Pour commencer, ces textes figurent au programme : il est donc impossible de refuser de les étudier ou de les faire étudier, qu’ils soient tirés de la Bible hébraïque, de la Bible chrétienne, du Coran ou du recueil sacré d’une autre religion.

L’enseignant peut – et doit, s’il le peut – répondre aux questions qui lui sont posées : il n’y a aucune question idiote (ça n’existe pas : une question est toujours bonne si elle est sincère) ou de question interdite. Mais il ne peut répondre qu’aux questions d’ordre historique, littéraire ou stylistique : ce n’est pas au collège que vous apprendrez comment pratiquer ou ne pas pratiquer une religion !

Un enseignant à le devoir de ne pas dire s’il croit ou ne croit pas. C’est la loi ! Il n’a non plus pas le droit de vous demander si vous croyez ou ne croyez pas. Pareil, c’est la loi ! Ainsi, tous les élèves sont logés à la même enseigne, et tous les enseignants aussi : ce qui permet d’aborder de nombreux sujets.

En définitive, tout le monde (élèves et enseignants) peut parler de tout et demander des précisions sur les textes ou l’histoire de telle ou telle religion, mais tout le monde doit en même temps faire l’effort de respecter les croyances ou l’absence de croyance des autres.

Séance 1 : L’histoire des monothéismes

Durant cette séquence sur les Grands Textes fondateurs, nous aborderons les textes sacrés des trois principales religions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam.

Ces trois religions ont beaucoup de choses en commun :

○ Tout d’abord, le dieu unique au centre de ces trois religions est le même, même si on lui donne des noms différents en fonction de la langue qu’on parle (Yahvé en hébreu, Dieu en français, Allah en arabe) ;

○ On y retrouve des prophètes identiques (les messagers du dieu unique des monothéistes), comme Abraham, Noé ou Moïse, et des histoires qui se ressemblent beaucoup ;

Ces trois religions sont nées dans la même région ;

Enfin, elles ont d’abord été transmises oralement avant que les récits ne soient fixés à l’écrit (on parle parfois de « religions du Livre ») dans des livres qui s’appellent la Bible et le Coran.

En cours de français, nous étudierons les textes pour essayer de trouver leurs différences et leurs points communs – ils sont nombreux !

→ Le texte saint des juifs s’appelle la Bible hébraïque : on y trouve les histoires des premiers prophètes et des alliances successives de Dieu et de l’Humanité. « Bible » vient de « Byblos » en grec et signifie « les livres ». La partie attribuée à Moïse est appelée par les juifs la Torah.

Dates d’écriture : entre le XIIe siècle avant notre ère et le IIe siècle avant notre ère.

 

→ Le texte saint des chrétiens s’appelle la Bible : c’est la Bible hébraïque (que les chrétiens appellent « ancien testament »), ainsi que la vie de Jésus, que les chrétiens considèrent comme le messie, et les premiers temps du christianisme (les chrétiens appellent ces ajouts « nouveau testament »).

Dates d’écriture : au premier siècle de notre ère.

 

→ Enfin, le texte saint des musulmans s’appelle le Coran : il s’agit pour les musulmans du recueil des paroles de Dieu transmises à Mohammed, que l’on appelle Mahomet en français, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel (Djibril). Coran signifie en français : « récitation ».

Dates d’écriture : au VIIe siècle, après la mort de Mohammed (632).

Aujourd’hui, environ un être humain sur deux dans le monde est monothéiste.

Il est donc très important de comprendre les monothéismes : il s’agit des croyances de la moitié de l’Humanité !

L’image du jour :

Mohammed et les prophètes de l’islam : Abraham, Moïse et Jésus, miniature persane du Moyen Âge.

→ Dans la religion musulmane, Jésus est aussi un prophète. Son nom arabe est Issa ou Aïssa. Il arrive donc qu’il soit représenté auprès des autres prophètes de l’islam, comme Abraham (Ibrahim), Moïse (Moussa), ou encore Mahomet (Mohammed).

Activité : Complétez l’arbre des religions en donnant à chaque fois :

sur chaque ouvrage, le titre de chaque texte sacré puis le symbole de la religion concernée ;

dans chaque ruban, la date à laquelle chacun de ces textes a été rédigé ;

③ sous chaque édifice, le nom qu’on donne à chaque lieu de culte en fonction de la religion qu’on y exerce ;

sur chaque branche de l’arbre des religions : « musulmans chiites » ; « chrétiens protestants » ; « chrétiens catholiques » ; « juifs » ; «  chrétiens orthodoxes » « musulmans sunnites » ;

⓹ Pour chacune de ses branches – en se référant aux chiffres de l’INSEE – placez : « 29%» ; « 10%» ; « 9% » ; « ≤1% » ; « < 1% ». N’oubliez pas que 51% des français sont athées !

 

Séance 2 : La Genèse | Récits des prophètes

Comment Dieu a-t-il créé le monde selon les monothéistes ?

Question de réflexion : Pourquoi Dieu attend-il le sixième jour avant de créer Adam ?

La création obéit à une certaine logique, puisque ce que Dieu créé le premier jour, c’est… le jour. Il créé d’abord un monde où les êtres humains pourront ensuite vivre.

Bilan

Au début du livre qui s’appelle la Genèse (le premier livre de la Bible), Dieu prend la parole pour créer plusieurs éléments. On parle d’énoncé performatif lorsque c’est en disant quelque chose que cette chose se réalise.

Exemple : Tu seras en retenue mardi prochain !

Le septième jour, Dieu se repose : c’est pour ça qu’on se repose aujourd’hui un jour sur sept – pas d’école le dimanche !

Dès le début, on peut voir l’importance de la parole et du verbe dans l’histoire des monothéismes.

La foi et la science

Bien entendu, ce texte n’a pas de réalité scientifique : il faut garder à l’esprit qu’il a été conçu vers le sixième siècle avant notre ère !

La science repose forcément sur l’existence de preuves pour élaborer une théorie que l’on peut reproduire par des expériences, et qui est vérifiable. On peut par exemple savoir que l’eau bout à 100° ou que la Terre est ronde et tourne sur elle-même et autour du Soleil.

La foi est la croyance en quelque chose qui, au contraire, ne peut pas être vérifié : les croyants de différentes religions peuvent croire en des choses différentes (alors que les scientifiques sont en général d’accord). Les gens qui ont la foi croient ; par exemple, les monothéistes croient un en dieu unique.

Il ne faut pourtant pas opposer la science et la foi : il existe – et il a existé tout au long de l’Histoire – des scientifiques de toutes les religions !

La science consiste à essayer de comprendre le monde de manière objective ; la foi est une croyance personnelle qui peut servir aux croyants à donner un sens à leur vie.

Enfin, même parmi les croyants, tout le monde ne croit pas de la même manière : certains ont une approche littéraliste, c’est-à-dire qu’ils considèrent que ce qui figure dans les textes a vraiment eu lieu de cette manière, alors que d’autres considèrent que ce sont des métaphores. Dans chaque religion monothéiste, il y a plusieurs courants, qui ne sont parfois pas en accord, mais qui la plupart du temps coexistent en paix.

Le tableau du jour :

Michel-Ange, « Dieu crée la Terre, la Lune et le Soleil », 1511-1512

En t’appuyant sur le texte, peux-tu dire quel jour est représenté sur ce célèbre tableau ?

Séance 3 : Adam & Ève

Quelles sont les différences et les points communs du récit de la création du premier être humain selon les monothéistes ?

Le premier texte est tiré de la Bible hébraïque : on le voit car Dieu y est appelé par son nom hébreu (Yahvé).

Le second texte est tiré du Coran : il ne forme pas un tout, mais est constitué de plusieurs sourates (une sourate est un chapitre du Coran).

Ces récits ont beaucoup de choses en commun, malgré quelques petites différences : dans le Coran, par exemple, on ne parle pas du fruit défendu.

Les majuscules

Les majuscules permettent de distinguer les noms propres des noms communs.

– En français, les périodes ne prennent pas de majuscule ; on écrit par exemple : le ramadan, le carême, l’avent.

– Les fêtes religieuses, en revanche, prennent toujours une majuscule : Noël, Pâques, Pessah, Yom Kippour, l’Aïd el-Kebir, l’Aïd el-Fitr.

Le mot « Dieu » peut être écrit avec une majuscule ou une minuscule, selon son utilisation.

– Avec une majuscule, il s’agit d’un nom propre désignant précisément un dieu unique (ici, le dieu unique des monothéistes) ;

– Avec une minuscule, il s’agit d’un nom commun qui désigne une fonction (par exemple lorsque l’on dit : « Zeus est un dieu grec »).

Le tableau du jour :

Benjamin West, « L’Expulsion d’Adam et Ève du Paradis », 1791

Après avoir commis le « pêché originel », Adam et Ève sont chassés du Jardin d’Éden. Avant ce passage, ils sont représentés… tout nus ! Sais-tu pourquoi ?

Séance 4 : Le(s) Déluge(s)

Comment la Bible et le Coran racontent-ils le même évènement ?

Dans les deux textes, le personnage principal est Noé ; prévenu par Dieu de l’imminence du Déluge, il construit sur ses conseils une arche.

Question de compréhension : Fais la liste des points communs et des différences entre le Déluge tel qu’il est raconté dans la Bible, et tel qu’il est raconté dans le Coran.

– Dans le Coran, Noé embarque avec lui quelques croyants et l’un de ses fils meurt noyé après avoir refusé de le rejoindre.

– Dans la Bible, Noé embarque avec tous ses fils, mais il n’emmène avec lui que sa famille.

– Dans la Bible, on précise l’histoire de la Colombe et du rameau d’olivier.

– La montagne sur laquelle l’Arche s’échoue n’est pas appelée de la même manière : c’est le mont Ararat dans la Bible, mais le mont Al-Djoudi dans le Coran.

Malgré ces quelques différences, ces deux textes sont très proches : Dieu parle à Noé pour lui donner des consignes similaires, avant de provoquer le Déluge.

Bilan

On a parfois l’impression que les religions monothéistes sont très différentes les unes des autres, mais c’est parce qu’on se focalise trop sur les différences : en vérité, elles sont très proches, et les histoires qu’elles racontent sont parfois les mêmes.

Par ailleurs, la Bible et le Coran ne sont pas les deux seuls textes religieux à parler d’un déluge ! Par exemple, l’Épopée de Gilgamesh, un récit sumérien du IIIe millénaire avant notre ère, présente des similitudes frappantes avec l’histoire de Noé.

Enfin, le Popol Vuh, un texte sacré de la mythologie maya, raconte l’histoire d’un déluge envoyé par les dieux (Tepeu, Gucumatz et Huracan) pour détruire un monde dont ils n’étaient pas satisfaits.

Le tableau du jour :

Simon de Myle, « L’Arche de Noé sur le mont Ararat », 1570

→ Cette arche ressemble-t-elle à la description qui est faite dans la Bible ?

Séance décrochée : Outa-Napishti

Existe-t-il d’autres religions qui racontent des histoires semblables à celles qu’on trouve dans les récits monothéistes ?

Outa-Napishti est le héros d’une histoire écrite sur des tablettes d’argile il y a près de 4000 ans par les mésopotamiens : l’Épopée de Gilgamesh, la plus vieille histoire de l’Humanité connue à ce jour ! Cette histoire a probablement inspiré les rédacteurs des textes saints des monothéismes.

Outa-Napishti vit dans une grande ville de l’est de la Mésopotamie. Un jour, les dieux décident de détruire le monde par un grand déluge, pour punir les hommes de leur méchanceté. Mais le dieu de l’eau, Ea, prévient Outa-Napishti de la catastrophe et lui conseille de construire un grand bateau pour sauver sa famille et tous les animaux.

Outa-Napishti construit donc un grand bateau et y fait monter sa famille et les animaux. Le déluge arrive, les eaux montent, toute la terre est inondée… mais le bateau flotte et emporte les survivants !

Après de longues semaines, les eaux finissent par se retirer, et le bateau s’échoue sur une montagne. Outa-Napishti envoie alors un corbeau et une colombe pour voir si les eaux ont complètement disparu, et quand la colombe revient avec une branche d’olivier, il comprend que la terre est de nouveau habitable.

Le tableau du jour :

Francis Danby, « Le Déluge », 1840

Quelle scène apocalyptique ! Essaie de te mettre à la place des personnages. Que peuvent-ils bien penser ?

Séance 5 : Babel

Comment les textes sacrés répondent-ils aux questions que se posent les êtres humains ?

Les descendants de Noé décident de bâtir une ville. Dans l’Antiquité, la construction de tours était une pratique fréquente pour impressionner ses adversaires et montrer qu’un territoire était occupé. Mais Yahvé ne l’entend pas de cette oreille…

 

Toute la terre avait une même langue et les mêmes mots.

Comme les hommes étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear [la région de Sumer, en Mésopotamie] et ils y habitèrent.

Ils se dirent l’un à l’autre : « Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. » Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment.

Ils dirent encore : « Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons- nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur toute la surface de la terre. »

Yahvé descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.

Et Yahvé dit : « Ils forment un seul peuple, ont tous une même langue, et voici leur première œuvre. Désormais aucun projet ne leur sera impossible. Allons ! Descendons et brouillons ici leur langage, afin qu’ils ne se comprennent plus les uns les autres. »

Et Yahvé les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville.

C’est […] là que Yahvé brouilla le langage de tous les habitants de la terre, et c’est de là que Yahvé les dispersa sur la surface de toute la terre.

La Bible, Ancien Testament, « Genèse », chapitre 11 (v. 1 à 9),
traduction de Louis Segond, revue par Stanisław Eon du Val.

Dans ce récit tiré de la Bible hébraïque, les descendants de Noé décident de bâtir une ville pour ne plus être dispersés et atteindre le ciel, alors même que Yahvé avait demandé aux humains… de se disperser pour se multiplier !

Cette tour est censée toucher le ciel, ce qui est impossible ! On peut imaginer qu’il s’agit d’une métaphore de l’orgueil des êtres humains. Ce défaut était déjà un grand motif de colère des dieux dans les religions polythéistes.

Dieu craint alors que les humains puissent mener à bien n’importe quel projet : il décide donc de les disperser et surtout de brouiller leurs langues : ce mythe explique donc la diversité linguistique.

Question de réflexion : À quoi ressemblerait le monde si tout le monde parlait la même langue ?

Exemple de correction :

Si le monde entier partageait la même langue aujourd’hui, ce serait bien plus pratique pour communiquer ! Mais ce serait la fin de la linguistique, de l’apprentissage des langues étrangères, et le monde serait tellement moins mystérieux…

Activité : Représente la tour de Babel… sans dessiner de tour !

Bilan

Ce texte peut être interprété comme une métaphore de la création des langues par la dispersion des êtres humains sur la planète. Il cherche à répondre à une question compliquée : pourquoi les êtres humains parlent-ils des langues différentes ? Aujourd’hui, il existe une science pour répondre à cette question : la linguistique.

Le tableau du jour :

Pieter Brueghel l’Ancien, « La Tour de Babel », XVIe siècle

Est-ce que ta Tour de Babel ressemblait à celle du peintre Brueghel ?

Séance 6 : Les Paraboles de Jésus-Christ

Comment Jésus-Christ enseigne-t-il des idées compliquées dans le Nouveau Testament ?

Évangile de Luc (chapitre 15) :

 

Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui doit me revenir.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays lointain, où il dissipa sa fortune en vivant dans la débauche.

Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d’un des habitants de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait.

Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’” Il se leva donc et alla vers son père.

Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez la plus belle robe, et l’enfilez-lui ; mettez-lui un anneau au doigt, et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il demanda ce que c’était. Ce serviteur lui répondit : “Ton frère est de retour, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répondit à son père : « Voilà tant d’années que je suis à ton service, sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour que je festoie avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras ! »

Le père répondit : « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé.” »

Luc 15, 25-32

Activité : en groupe, réfléchissez à la leçon que Jésus a voulu donner. Comment pourriez-vous donner la même leçon avec des exemples d’aujourd’hui ?

Bilan

Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ utilise souvent des paraboles : il s’agit de petites histoires qui lui servent à faire comprendre des idées à ses disciples. Pour les chrétiens, une parabole est un outil pour mieux comprendre le message de Jésus et du christianisme.

Le tableau du jour :

Paul Véronèse, « Les Noces de Cana », 1562-1563

→ La manière dont Véronèse représente les Noces de Cana ne correspond pas du tout à la description qui en est faite dans le Nouveau Testament. D’après toi, quelles pourraient en être les raisons ?

Séance 7 : Les monothéismes en France aujourd’hui

Que signifie être monothéiste aujourd’hui en France ?

Les lieux de culte

Un lieu de culte est un endroit où les croyants peuvent prier et pratiquer leur foi.

Pour les juifs le lieu de culte est la synagogue, pour les chrétiens, c’est l’église, pour les musulmans c’est la mosquée. Il existe à Paris des synagogues, des églises (dont la plus connue est Notre-Dame de Paris) et des moquées (la plus connue et la plus ancienne s’appelle la Grande Mosquée de Paris).

La ville la plus sainte des juifs et des chrétiens est Jérusalem ; pour les musulmans, c’est La Mecque. Jérusalem est aussi la troisième ville sainte des musulmans.

Être croyant

Être croyant ne signifie pas toujours être pratiquant, ou respecter l’ensemble des règles d’une religion : croire et obéir sont deux choses très différentes. Et, dans toutes les religions, il existe de nombreuses interprétations différentes !

En France, la liberté de religion est un droit fondamental protégé par la loi. Personne n’a le droit d’interdire ou d’imposer une religion, ni une manière de pratiquer une religion.

Les chiffres

Il est très difficile de trouver des chiffres fiables et exacts sur l’état des pratiques et des croyances religieuses en France, car notre pays ne dispose pas de statistiques officielles. Les chiffres dont on dispose sont issus de sondages (c’est à dire sur ce que les gens déclarent) : il existe peut-être des différences avec la réalité ! Par exemple, certaines personnes se déclarent chrétiennes parce qu’elles sont baptisées et qu’elles ont grandi dans une famille chrétienne… mais ne croient pas en Dieu ! Il en va de même pour le judaïsme et l’islam. Tout dépend aussi de la manière dont la question est posée !

Les chiffres donnés ci-dessous proviennent de l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’INSEE, et portent sur la population française de 18 à 59 ans.

En France, environ 29% de la population française se déclare chrétienne catholique. Il existe des différences entre le catholicisme et les autres branches chrétiennes que sont le protestantisme et l’orthodoxie (qui, elles, ne reconnaissent pas l’autorité du pape).

Environ 10% de la population se déclare musulmane (il y a des différences entre le sunnisme et le chiisme, les deux courants principaux de l’islam – la plupart des musulmans dans le monde et la grande majorité des musulmans au Maghreb et en France sont des musulmans sunnites). L’islam est considéré comme la deuxième religion de France.

Environ 9% des français se déclarent d’une religion chrétienne non-catholique (l’immense majorité d’entre eux étant des protestants, qui ne reconnaissent pas l’autorité du pape ; il existe de très nombreux courants protestants).

Les personnes qui se déclarent bouddhistes, juives, hindouistes ou membres d’autres religions représentent un peu plus de 1% de la population française.

Environ un français sur deux (51%) n’a pas de religion. Parmi eux, il existe une petite différence entre les athées, qui ne croient pas, et les agnostiques, qui disent qu’il est de toutes manières impossible de savoir s’il existe un absolu (Dieu, des dieux, ou autre chose).

Bilan

La religion est un choix personnel, intime et privé. Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Dans notre pays, personne n’a le droit d’imposer une croyance ou une manière de croire, ni d’interdire une croyance ou une absence de croyance.

Il y a un mot pour ça : « laïcité » : c’est le droit de chacun de croire ou de ne pas croire, et l’obligation de l’État de considérer de la même manière et de respecter autant ceux qui croient ou ne croient pas.

C’est ainsi que toutes les croyances et l’absence de croyance peuvent coexister en paix, et qu’il est possible d’en parler sereinement en classe !

Le tableau du jour

Marc Chagall, « L’Exode », 1952-1966

→ Marc Chagall était un célèbre peintre juif qui considérait la Bible comme « la plus grande source de poésie de tous les temps ». Tout au long de sa carrière, il a représenté des scènes de l’Ancien testament, mais aussi de la vie de Jésus-Christ.