Comment parler de religion en classe ?

Une première version de ce texte a été écrite après l’assassinat de notre collègue Samuel Paty en octobre 2020, afin de venir en aide aux enseignants parfois démunis face aux heures de classe particulières qui s’annonçaient. Il n’a pas pour vocation d’être distribué tel quel aux élèves, mais plutôt de servir de base de travail pour préparer une conversation en classe (à partir de la sixième) sur le thème de la religion mais aussi de la recherche d’informations, en donnant aux enseignants, ainsi qu’aux parents et aux élèves s’ils le souhaitent, quelques éléments clairs sur lesquels s’appuyer.

Il a été relu et discuté par des collègues de plusieurs disciplines, des croyants de plusieurs confessions et des parents d’élèves dans le but d’être le plus simple, le plus respectueux et le plus objectif possible.

Temps de lecture : 20 minutes environ.

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Table des matières

> PEUT-ON PARLER DE RELIGION EN CLASSE ?
> QU’EST-CE QUE LA LAÏCITÉ ?
> PEUT-ON FAIRE CONFIANCE AUX MÉDIAS ?
> UNE FAKE NEWS, C’EST QUOI ?
> QU’EST-CE QUE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ?
> CHARLIE HEBDO, JOURNAL RACISTE ?
> QUAND LES MONOTHÉISMES SONT-ILS NÉS ?
> YAHVÉ, DIEU, ALLAH ?
> CHIITES ? SUNNITES ?
> QUE DIT LE CORAN SUR LES CARICATURES DE MOHAMMED ?
> MAJUSCULE ? MINUSCULE ?
> MOHAMMED OU MAHOMET ?
> MUSULMAN OU ISLAMISTE ?
> LES ARABES SONT-ILS TOUS MUSULMANS ?
> ÊTRE « FRANÇAIS », C’EST QUOI ?
> EXISTE-T-IL DES TENUES INTERDITES À L’ÉCOLE SELON LA LOI ?
> CONCLUSION
> POUR ALLER PLUS LOIN

PEUT-ON PARLER DE RELIGION EN CLASSE ?

La première opposition, presque de principe, que l’on risque de rencontrer lorsque le sujet de la religion arrive au sein d’une salle de classe, est celle du bien-fondé même d’une telle discussion. Peut-on parler de religion en classe ? Peut-on parler de religion au collège ?

Certains élèves, et parfois même certains adultes, prétendront que le principe de laïcité s’y oppose : disons-le tout de suite, c’est tout à fait faux, et il faut distinguer l’enseignement de la religion elle-même, qui n’a pas sa place au collège, de l’enseignement des faits religieux. Éduscol, le site du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, est très clair sur ce point :

L’enseignement des faits religieux, dans notre république laïque, est inscrit dans le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Avec objectivité et méthode, il décrit et analyse les faits religieux comme éléments de compréhension des sociétés passées et de notre patrimoine culturel, par le truchement de disciplines, telles l’histoire, les lettres, l’histoire des arts, l’éducation musicale, les arts plastiques, ou encore la philosophie.

Dès lors, rappelons que l’enseignement des faits religieux n’est pas simplement toléré dans l’enceinte d’un établissement scolaire, mais fait partie intégrante des programmes scolaires, et que les enseignants sont tout à fait légitimes à aborder les religions dans le cadre de leurs enseignements. Aucun élève ne peut en conséquence se soustraire à ces enseignements, même s’il s’agit d’une volonté parentale.

MAIS, D’AILLEURS, QU’EST-CE QUE LA LAÏCITÉ ?

Pour de nombreux élèves, et même pour certains adultes, la laïcité est un terme mal compris : certains la voient comme l’interdiction pure et simple de la mention du fait religieux, ce qui n’est pas le cas. Comme le rappelle Éduscol, : Rites, textes fondateurs, coutumes, symboles, traces matérielles ou immatérielles, manifestations sociales, œuvres sont autant de faits religieux qui ont eu (et qui ont encore) une influence plus ou moins prégnante sur les sociétés antiques, médiévales, modernes et contemporaines.

Il est impossible de ne pas aborder les faits religieux dans certaines matières : que ce soit en Histoire-géographie-EMC, où ils tiennent une place très importante,  ou encore en français, notamment en sixième où l’étude des récits de création du monde est l’occasion d’aborder des textes religieux comme la Bible ou le Coran. Ainsi, même si le fait religieux n’est pas à première vue l’objet du cours, il est toujours possible qu’il faille l’aborder : difficile de ne pas parler de christianisme quand on parle des Romans de la Table ronde en cinquième, par exemple. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut parfois aborder des problématiques religieuses pour comprendre le contexte dans lequel sont nés les objets d’études, dans le domaine des arts comme dans celui des sciences ou de l’Histoire.

Pour d’autres, la laïcité est parfois malheureusement vue comme une attaque aux religions, et plus particulièrement une attaque contre l’islam, ce qu’elle n’est pas non plus.

La laïcité se définit d’abord par le fait de mettre à l’écart l’expression personnelle de la religion (et non pas seulement certaines religions, mais l’ensemble des religions) dans certains cadres, par exemple à l’école. Il s’agit d’abord d’une manière de pouvoir donner le même enseignement à tous dans le cadre de l’école, sans distinction d’appartenance religieuse : c’est donc dès l’origine un concept égalitaire et qui a pour but d’assurer à chacun le droit, la liberté de croire ou de ne pas croire. Il n’est pas inutile de rappeler que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État a été pensée pour, entre autres choses, mettre l’Église catholique à l’écart de l’enseignement, à une époque où elle était prédominante en France. Il s’agissait d’éviter qu’une religion puisse être imposée à l’ensemble des citoyens. C’est donc notamment la laïcité qui a permis aux autres religions, dont l’islam, d’être mieux représentées en France.

À l’école, la laïcité fait partie du règlement intérieur, c’est pourquoi on trouve la charte de la laïcité dans les salles de classe. C’est parce que dans une école, on ne se définit pas par le fait d’être athée, juif, chrétien, musulman, hindou, mais par le fait d’être un élève (ou un professeur). Un élève a le droit d’être considéré seulement comme tel, et de ne pas être considéré par rapport à sa religion réelle ou supposée. Ce droit s’accompagne, comme tout droit, d’un devoir : celui de laisser ses discours religieux (mais aussi politiques) à la porte de l’établissement. Cela vaut pour les élèves comme pour les enseignants.

Ce qu’un élève fait en-dehors et ce qu’il peut penser ne regarde que lui. Un élève a le droit de questionner l’enseignement qui lui est dispensé, d’y réfléchir, mais il a aussi le devoir de réfléchir à son propre positionnement et de ne pas porter atteinte au contenu des programmes ou aux activités proposées : à ce titre, il ne peut donc pas refuser de participer à une activité ou manquer des cours sur un sujet qui lui déplairait.

PEUT-ON FAIRE CONFIANCE AUX MÉDIAS ?

Il importe, avant toute chose, de rappeler ce qui différencie un média d’information d’un moyen d’expression comme un blog : dans un média d’information, les personnes qui prennent la plume sont des journalistes salariés, soumis à un ensemble de règles qu’on appelle la « déontologie » (ce point est abordé en français en quatrième). De nombreux métiers ont une « déontologie » particulière : pour les enseignants, par exemple, cela consiste – entre de nombreuses autres choses – à rester neutre face aux discours politiques ou religieux. Pour un journaliste, cela consiste à ne pas publier un article sans s’être appuyé auparavant sur des sources, à vérifier qu’elles ne se contredisent pas et qu’elles sont fiables, ou encore à ne pas les dévoiler quand elles désirent rester anonymes.

Un particulier qui écrit un article de blog n’engage que sa responsabilité et ne prend pas de risques à raconter n’importe quoi, tant que ça n’est pas contraire à la loi (tant qu’il n’y a pas, par exemple, d’appels à la violence). Pour un journaliste, c’est différent : il engage la responsabilité du journal qui l’emploie et peut être réprimandé pour son manque de sérieux.

Cependant, un journal, ça n’est pas que des informations, c’est aussi des analyses et des avis : c’est pour ça qu’on trouvera des avis très différents entre un journal de droite comme « Le Figaro » et un journal de gauche comme « L’Humanité ». Cependant, même s’ils ne sont pas d’accord, ces journaux donneront les mêmes informations.

UNE FAKE NEWS, C’EST QUOI ?

Internet regorge de médias peu sérieux qui propagent des fausses informations, aussi appelées fake news. Parfois, il s’agit seulement de sites satiriques qui sont pris au sérieux par des lecteurs inattentifs, mais il peut aussi s’agir de véritables sites de désinformation, au service d’idéologies douteuses, ou encore des sites conspirationnistes qui propagent ce qu’on appelle des théories du complot.

Une théorie du complot, c’est une manière de voir le monde comme s’il était dirigé par un groupe de personnes œuvrant en secret pour parvenir à ses moyens en manipulant la population. Ce qui est embêtant avec une théorie du complot, c’est qu’il est très difficile d’argumenter avec les gens qui y croient : ils retourneront tous vos arguments en vous disant que c’est vous qui êtes manipulés.

Si certaines de ces théories prêtent à sourire tant elles semblent loufoques (la Terre plate, le complot Illuminati, l’existence de Reptiliens, etc.), d’autres sont dangereuses et excluantes, comme celles qui prétendent qu’il existe un complot juif, théorie qui « prête aux Juifs une volonté et les moyens de dominer le monde », ou encore un Grand Remplacement, théorie qui « affirme qu’il existerait en France un processus de substitution de la population française et européenne par une population non européenne, originaire en premier lieu d’Afrique subsaharienne et du Maghreb ». Ces deux dernières théories sont historiquement issues de l’extrême droite, mais nul n’est à l’abri de tomber dans leur piège : n’oublions pas que plusieurs dizaines de milliers de personnes croient à l’existence du dictateur galactique Xenu (on les appelle les scientologues).

Ces théories et ces fake news peuvent aussi se révéler dangereuses pour les gens qui y croient, lorsqu’elles prétendent, par exemple, donner des conseils de santé. Il n’est pas rare que certaines personnes aggravent leur état en refusant un traitement ou un vaccin après avoir suivi des conseils donnés sur des sites douteux.

Il est souvent difficile pour un enfant de faire la part des choses, mais la plupart des médias traditionnels proposent des outils pour s’assurer de la fiabilité d’un site, comme le Décodex du quotidien Le Monde. De manière générale, les médias d’information les plus fiables et qu’il convient le mieux d’utiliser en classe comme à la maison sont les médias publics : RFI, France 24, France Culture ou encore France Inter. Les sites de Numerama et de 20minutes sont aussi très fiables.

QU’EST-CE QUE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ?

Il n’est pas rare d’entendre certains élèves se plaindre qu’on leur demande de se taire lorsqu’ils bavardent en brandissant la « liberté d’expression », c’est dire à quel point celle-ci peut être mal comprise ou mal interprétée !

La liberté d’expression est un terme légal : elle est prévue par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (DDHC) depuis 1789. La DDHC fait partie de la constitution, et la constitution, ce sont les lois les plus importantes d’un pays, des lois qu’on ne peut pas changer, ou alors très difficilement, et qu’aucune autre loi n’a le droit de contredire.

La DDHC dit que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »

La Déclaration universelle des Droits de l’Homme, adoptée en 1948, rappelle ce droit, en déclarant que « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».

À première vue, on pourrait croire que cela signifie que l’on peut tout dire. C’est un peu plus compliqué, parce qu’il y a certaines limites : par exemple, on ne peut pas propager d’appels à la haine, ni accuser quelqu’un de quelque chose qu’il n’a pas fait (on parle alors de « diffamation »). La DDHC dit aussi que la liberté « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », c’est-à-dire tout ce qui ne cause pas directement de tort aux autres.

Alors, pourquoi Charlie Hebdo a-t-il le droit de publier des caricatures de Mahomet, si certains se sentent offensés par celles-ci ? C’est bien simple : parce que personne n’est forcé d’acheter Charlie Hebdo, tout simplement !

Quant au fait de montrer les caricatures en classe, il faut bien comprendre que ça n’est pas une attaque, ou une offense : il est important de pouvoir parler de tout à l’école, y compris de ce qui dérange et de ce qui déplaît. Les enseignants sont là pour préparer leurs élèves au monde qui les attend, ce qui passe aussi par le fait de pouvoir comprendre la critique, et se doter soi-même d’un esprit critique. Reprocher à un professeur de questionner le monde avec ses élèves, c’est montrer qu’on n’a rien compris au rôle des enseignants.

CHARLIE HEBDO, JOURNAL RACISTE ?

C’est ce qu’on a pu entendre au lendemain des attentats de 2015 : Charlie Hebdo serait un journal raciste, et n’aurait caricaturé que Mohammed et les musulmans.

Une caricature, c’est une représentation (un dessin, le plus souvent) de quelqu’un dont on a exagéré certains aspects pour provoquer le rire.

Tout un chacun est évidemment en droit de ne pas apprécier les caricatures produites par Charlie Hebdo, et de les trouver de mauvais goût, ou offensantes, mais il est faux de croire que l’hebdomadaire ne s’en prend qu’aux musulmans et à l’islam : les deux autres principaux monothéismes sont régulièrement ciblés, ainsi que les personnalités publiques, à commencer par les politiques.

Charlie Hebdo est un journal qui se définit comme « athée militant ». Charb, son directeur assassiné par des terroristes lors des attentats de 2015, pensait que « toutes les religions sont des escroqueries », et non pas seulement l’islam. L’hebdomadaire a par ailleurs souvent été engagé en faveur des droits des minorités, des migrants et des victimes de racisme, même si son positionnement politique fait encore naître des débats. La critique ou le rejet de l’ensemble des religions n’est pas synonyme de racisme.

Enfin, il est souvent impossible de comprendre un dessin de presse en-dehors de son contexte. Il est même très facile de manipuler quelqu’un en ne lui montrant qu’une partie d’un article, ou un dessin sans l’article qu’il illustrait. Il faut toujours se méfier des images sorties de leur contexte, car il est très facile de leur faire dire n’importe quoi ! De manière générale, un dessin satirique a pour but de faire réfléchir à travers la caricature, la déformation volontaire de la réalité.

QUAND LES MONOTHÉISMES SONT-ILS NÉS ?

À travers les cours d’Histoire-géographie et de français, les élèves connaissent déjà quelques polythéismes : égyptien antique, grec antique et romain. Ces trois polythéismes se sont chevauchés ou ont eu des dieux communs ou similaires dans leurs panthéons respectifs. Dans la plupart des religions polythéistes, on retrouve les mêmes dieux, ou plutôt des dieux qui ont les mêmes rôles. Pour schématiser, disons que les peuples antiques créaient leurs dieux là où l’état de leurs connaissances scientifiques ne leur permettait pas de trouver une explication rationnelle au monde. La religion antique est souvent une manière d’expliquer le monde. Quand les mythes ont pour vocation d’expliquer la création du monde, on parle de « cosmogonies » (que l’on voit en français, en sixième). On a donc un dieu du ciel, un dieu de la mer, un dieu de la fertilité, et bien entendu, un dieu de la mort. Chez les polythéistes, les dieux pouvaient avoir des bons et des mauvais côtés, et n’étaient pas parfaits. Le meilleur exemple reste Zeus/Jupiter qui, bien que roi des dieux, avait la fâcheuse tendance à tromper sa femme, ce qui a donné naissance à bien des mythes, qu’on retrouve sous bien des formes différentes.

Si les polythéismes antiques comme la religion des Romains ou des anciens Égyptiens n’existent plus aujourd’hui, ça ne veut pas dire pour autant que plus personne n’est polythéiste : le monde compte aujourd’hui plus d’un milliard d’hindous, l’une des plus anciennes religions, qui vient du sous-continent indien. Au Japon, par exemple, on compte aussi de nombreux pratiquants du shintoïsme. Les polythéismes ne sont donc pas forcément des religions du passé.

La première des trois grandes religions monothéistes apparaît, selon la tradition (ce qui signifie que les historiens ne connaissent pas la date avec précision), 1200 ans avant notre ère : c’est le judaïsme. À l’époque, alors que tout le monde est polythéiste, un homme dit avoir reçu un message d’un dieu unique : cet homme, c’est Abraham. Son dieu s’appelle Yahvé. Comme ce dieu est unique, il est donc supposément parfait : contrairement à Zeus, il n’a aucun défaut. Dans l’Ancien Testament, Yahvé est souvent présenté comme « jaloux », mais cela ne correspond pas au défaut que nous connaissons : cela signifie qu’il est très attentif au peuple d’Israël, auquel appartient Abraham.

Abraham est souvent considéré selon la tradition comme le premier monothéiste. Parmi ses descendants, on trouve Moïse, le prophète le plus important des juifs. Un prophète, pour les croyants, c’est un homme qui a reçu la parole de Dieu. Au VIIe siècle avant notre ère, alors que les Juifs sont en exil à Babylone, ils vont écrire la Bible hébraïque (Bible signifie « plusieurs livres »), pour ne pas oublier leurs traditions. Les juifs croient notamment au retour du Messie, « le libérateur désigné par Dieu ». Le monothéisme des juifs cohabitera longtemps avec les polythéismes.

Au premier siècle de notre ère, une autre religion monothéiste voit le jour : certains juifs croient avoir reconnu le messie en la personne de Jésus-Christ. Aujourd’hui, les historiens s’accordent à dire que Jésus a existé, mais pour ne pas le confondre avec ce qu’il représente pour les croyants, ils parlent de « Jésus historique ».

Pour les chrétiens, Jésus-Christ est le fils de Dieu, et il est venu proposer aux Hommes une « nouvelle alliance ». Les chrétiens vont rajouter d’autres textes à la Bible hébraïque : les Évangiles. L’ensemble prend le nom de « Bible », tout court, et se sépare en deux grandes parties, « l’Ancien Testament » (la Bible hébraïque), et le « Nouveau Testament » (la vie de Jésus et les premiers temps du christianisme). Les juifs et les chrétiens croient donc au même dieu unique, mais ne sont pas d’accord sur le statut de Jésus : pour les juifs, il s’agit seulement d’un personnage historique ; pour les chrétiens, c’est le fils de Dieu.

En 622, la troisième grande religion monothéiste voit alors le jour : il s’agit de l’islam. Cet évènement porte un nom : on dit que c’est l’Hégire. Dans la péninsule arabique, alors que cohabitent des tribus monothéistes et des tribus polythéistes, un marchand de la Mecque dit avoir reçu un message du dieu unique : cet homme, c’est Mohammed. Mohammed, dont l’existence historique est attestée, tout comme celle de Jésus, sera de son vivant un chef religieux mais aussi politique et militaire. Les partisans de Mohammed prendront le nom de musulmans, ce qui signifie « soumis » : ils sont soumis au dieu unique.

Le texte saint des musulmans s’appelle le Coran, ce qui signifie « récitation ». C’est parce que le Coran est, pour les musulmans, la parole de Dieu, transmise au prophète Mohammed par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, que l’on appelle en arabe « Djibril » (cet ange est le même que celui qui annonce à Marie qu’elle est enceinte pour les chrétiens). Le Coran est finalement mis par écrit sous l’ordre du calife Uthman (Othmane) après la mort de Mohammed.

YAHVÉ ? DIEU ? ALLAH ?

Il faut bien avoir à l’esprit que les juifs, les chrétiens et les musulmans croient au même dieu. On parle même parfois du « dieu unique des monothéistes ». On peut avoir du mal à le comprendre, parce que les « noms » pour le désigner sont différents ; pourtant, il s’agit seulement d’une question de langue. « Allah » signifie simplement « Dieu » en arabe. D’ailleurs, les chrétiens arabes de Syrie, du Liban, d’Irak, mais également les Coptes d’Égypte, appellent Dieu « Allah » – si les Coptes parlent tous arabe, ils utilisent cependant, dans leur liturgie, une langue copte qui est de l’égyptien démotique.

Les prophètes juifs, présents dans la Bible hébraïque, sont aussi présents dans la religion chrétienne et la religion musulmane, même s’ils portent des noms différents, encore une fois en fonction de la langue.

Joseph devient Yusuf que l’on retrouve également sous la forme plus répandue de Youssef. Jésus, que les chrétiens considèrent comme le messie, est aussi un prophète de l’islam. Son nom arabe est « Issa » (Aissa au Maghreb). La mère de Jésus, Marie, est elle aussi présente dans le Coran : il s’agit d’ailleurs d’un personnage si important qu’une sourate (une sourate, c’est un chapitre du Coran) porte son nom. Son nom arabe est « Mariam » ou « Meriem » dans sa déclinaison maghrébine.

Les juifs, les chrétiens et les musulmans croient donc au même dieu unique et partagent l’essentiel de leurs prophètes. Cependant, ceux-ci ne sont pas tous les mêmes, ou n’ont pas le même statut. Les chrétiens croient que Jésus-Christ est le messie et le fils de Dieu (contrairement aux juifs et aux musulmans), et les musulmans pensent quant à eux que Mohammed est « le sceau des prophètes », c’est-à-dire le dernier d’entre eux et le plus important (contrairement aux chrétiens et aux juifs).

Chaque monothéisme a en outre son propre livre saint : c’est pour ça qu’on entend parfois l’expression « religions du Livre ».

CHIITES ? SUNNITES ?

De la même manière qu’il existe des chrétiens catholiques, des chrétiens orthodoxes et des chrétiens protestants, il existe aussi dans l’islam plusieurs branches : principalement les sunnites et les chiites, qui se subdivisent encore en branches multiples.

À la mort de Mohammed, en 632, certains musulmans se positionnent en faveur d’Ali, son gendre (le mari de sa fille) : on les appellera les chiites ; d’autres lui préfèrent Abou Bakr, son compagnon d’armes : on les appellera les sunnites. Malgré tout ce qui les oppose, ces deux courants ont le même dieu, le même prophète, le même livre saint, et la même Shahâda (la profession de foi en islam).

Aujourd’hui, la principale différence (même si ça n’est pas la seule) entre les chiites et les sunnites, c’est avant tout leur organisation : les chiites ont un clergé, comme les catholiques (qui ont des prêtres, des évêques, et un pape) : les sunnites n’ont pas de clergé, tout comme les protestants. Chez les protestants, il n’y a effectivement pas de prêtre, mais un pasteur, c’est-à-dire un guide dans la prière : c’est pareil chez les sunnites, qui ont un imam, c’est-à-dire un guide dans la prière, mais qui est un croyant comme les autres, et non pas un intermédiaire précis et particulier qui leur permettrait d’atteindre Dieu.

QUE DIT LE CORAN SUR LES CARICATURES DE MOHAMMED ?

En vérité, pas grand-chose ! On trouve cependant dans le Coran un verset qui condamne l’idolâtrie, tout comme dans la Bible : l’idolâtrie, c’est le fait de prier une image, une statue ou une idée plutôt que Dieu lui-même. Chez les monothéistes, l’idolâtrie est proscrite car c’est quelque chose qui fait penser au polythéisme. Le passage du « Veau d’or » qui figure dans la Bible et dans le Coran illustre l’interdiction des idoles : en l’absence de Moïse (Moussa, en arabe), ses compagnons ont prié un veau en or plutôt que Dieu, ce qui est contraire au second commandement, et provoque la colère du dieu unique.

À l’époque de la rédaction du Coran, la péninsule arabique ne dispose pas encore du papier, et les papyrus sont si rares et précieux que l’on prend le temps d’effacer les inscriptions qui s’y trouvent pour s’en servir à nouveau (on parle de palimpseste). Il est donc très rare de « gâcher » de la matière en dessinant. À l’époque, on se moquait non pas en dessinant, mais à l’oral, notamment par le biais de poèmes. Il n’y a donc rien dans le Coran ou dans la Bible qui interdise directement les représentations graphiques. Ce qui est surtout interdit pour les monothéistes, c’est donc de prier autre chose que leur dieu.

Pour des courants de pensée plus récents, c’est le fait de représenter n’importe quelle figure humaine qui est interdit, parce que cela veut dire qu’on se croit l’égal de Dieu. Ce courant de pensée est très loin d’être majoritaire.

L’interdiction de la représentation du Prophète est surtout une tradition. Les musulmans ont effectivement d’autres textes que le Coran : il y a aussi les « hadîths », qui sont selon la tradition les paroles de Mohammed, et non plus celles de Dieu. Selon les musulmans, le Coran est inchangé depuis sa révélation ; ce n’est pas pareil pour les hadîths.

En fonction des pays, des courants religieux et des époques, la représentation de Dieu et des prophètes a donc beaucoup varié. En Europe, Mohammed n’est pas représenté que par des caricatures, mais aussi sur des tableaux plus classiques qui représentent des scènes religieuses : on trouve d’ailleurs en Europe de très nombreuses représentations de scènes bibliques ou de la vie de Jésus.

Les chiites ne s’interdisent pas la représentation du prophète Mohammed et les sunnites ont aussi pu le représenter, par exemple dans des manuscrits, même si aujourd’hui ils ont tendance à ne plus le faire. Comme la religion est quelque chose d’intime et que des personnes passent parfois leur vie entière à essayer d’interpréter des textes religieux, il est toujours difficile de trouver une explication qui mette tout le monde d’accord.

MAJUSCULE ? MINUSCULE ?

Un peu de grammaire maintenant ! En français, le mot « Dieu » prend une majuscule quand il désigne le dieu des monothéistes, qui est un dieu unique et commun aux religions juive, chrétienne et musulmane, comme s’il s’agissait de son « nom » (quand on trouve « Dieu » avec une majuscule, on sait tout de suite qu’il s’agit du dieu des monothéistes). Quand il s’agit d’un nom commun, il prend une minuscule. Exemple : « Zeus est un des dieux du panthéon grec, alors que Dieu est le dieu unique des monothéistes ».

Les périodes religieuses ne prennent pas de majuscules : on écrit « le carême » et « le ramadan ». C’est différent pour les fêtes : on écrit « Yom Kippour », « Noël » ou « l’Aïd ».

Les noms de peuples employés substantivement prennent une majuscule, pas les noms de communautés religieuses : on trouve donc « Juifs » pour parler du peuple hébreu, mais « juifs » pour parler des croyants.

Enfin, on écrit « Islam » pour parler de la civilisation musulmane, et « islam » pour parler de la religion, tout comme « christianisme » et « judaïsme ». C’est pourquoi on parle des « conquêtes de l’Islam » pour parler de l’expansion du monde islamique après le mort de Mohammed, mais qu’on écrit « islam » pour parler de la religion.

MOHAMMED OU MAHOMET ?

En français, on trouve la plupart du temps le prophète des musulmans présenté sous le nom de « Mahomet ». Cette appellation n’a rien de péjoratif, c’est-à-dire de dévalorisant : c’est simplement qu’on parlait de lui en Europe avant qu’on connaisse très bien son nom : vraisemblablement, l’homme qu’on appelle Mahomet s’appelait « Muhammad », ce qui signifie « celui qui est loué ». Ce nom, comme beaucoup d’autres, change de forme en fonction des langues et des pays : Mohammed peut s’écrire Mohamed, mais aussi se dire Mamadou dans les pays d’Afrique subsaharienne, ou Mehmet en Turquie. Il existe de nombreux noms qui peuvent se traduire : Pierre, par exemple, peut se dire Peter, Pietro, Piotr, Petros ou même Boutros en arabe. Prenons Jésus : son nom peut s’écrire, en fonction des langues : Yeshoua, Gesù, ou encore Isus !

Toutefois, certains considèrent qu’il ne faudrait pas appeler le prophète ainsi : c’est qu’une théorie voudrait que « Mahomet » vienne de « ma houmid », qui signifie « celui qui n’est pas loué », alors que « Muhammad » signifie exactement l’inverse. Bien entendu, cette théorie n’a aucune réalité scientifique ! Comme « Mahomet » n’est pas péjoratif, il est souvent plus simple de l’employer, voilà tout : Mohammed est aujourd’hui le nom le plus donné au monde, alors au moins, en disant « Mahomet », on est sûr de ne pas se tromper.

MUSULMAN OU ISLAMISTE ?

Attention à ne jamais employer ces mots comme s’ils étaient synonymes : ils désignent des réalités très différentes !

Un musulman, c’est tout simplement une personne qui croit, conformément à la profession de foi de l’islam (la Shahâda), qu’il n’existe qu’un dieu unique, et que Mohammed est son prophète. Si la plupart des musulmans s’accordent à dire qu’il faut – ou qu’il faudrait – respecter les cinq piliers de l’islam, de ne pas le faire ne « pousse » personne en-dehors de la religion. Les cinq piliers de l’islam (que l’on voit en cinquième en Histoire-géographie, et parfois en sixième en français) sont la profession de foi (la Shahâda), les cinq prières quotidiennes, la Zakât (une « aumône légale » qui consiste à donner une partie de ses biens aux nécessiteux), le jeûne du mois de ramadan et le pèlerinage à la Mecque. Il existe bien des manières différentes de vivre une religion : par exemple, certains musulmans, comme les soufis, peuvent consommer de l’alcool, de la même manière que les chrétiens ne mangent pas forcément de poisson le vendredi.

Le terme « islamiste » ne désigne pas un simple croyant, mais une personne qui fait une utilisation politique de la religion musulmane, et qui considère l’islam non pas comme une religion, mais plutôt comme une idéologie, c’est-à-dire un système qui exclut les autres manières de penser. L’objectif des islamistes est de faire en sorte que les États, c’est-à-dire les pays, soient obligés d’appliquer la charia, la loi religieuse, en guise de loi commune (comme la charia est une interprétation du Coran, tout le monde n’en a par ailleurs pas forcément la même vision). Cela signifie que les islamistes voudraient que leur vision de la loi soit appliquée à tout le monde, même aux athées, aux juifs, aux chrétiens, aux hindous, et à ceux qui ont d’autres religions. Comme l’objectif des islamistes est politique, certains d’entre eux (pas tous) vont parfois employer la violence pour imposer leur vision des choses. Par exemple, pour déstabiliser un État et instaurer la peur, certains islamistes vont commettre des attentats terroristes.

La plupart des attentats islamistes sont le fait d’une branche ultraminoritaire de l’islam, qu’on peut appeler les « takfiristes ». Les takfiristes considèrent comme apostats (c’est-à-dire quelqu’un qui a renié sa foi) tous ceux (y compris musulmans) qui n’observent pas exactement la stricte doctrine définie par eux. Ils considèrent donc la majorité des musulmans comme n’étant pas… musulmans. Rappelons que les principales victimes des attentats islamistes dans le monde sont des musulmans eux-mêmes.

On trouve parfois le mot « intégriste ». On appelle un intégriste une personne qui refuse de discuter de ses croyances (qu’elles qu’elles soient) et considère que tous les autres sont dans le faux.

Il est très important de faire la différence les mots « musulman » et « islamiste », car sont deux mots qui ne désignent pas les mêmes choses.

LES ARABES SONT-ILS TOUS MUSULMANS ?

Avant toute chose, qu’est-ce qu’un « Arabe » ? Pour certains, les Arabes sont simplement les descendant du peuple originaire de la péninsule arabique (où l’on trouve des pays comme le Qatar ou l’Arabie saoudite). Pour d’autres, un Arabe est quelqu’un qui parle arabe, ou alors considère que sa langue naturelle est l’arabe. Ainsi, dans les pays du Maghreb, de nombreux Berbères arabophones peuvent s’identifier comme des Arabes. Mais même cette définition ne met pas tout le monde d’accord : les Maltais (qui vivent sur l’île de Malte) ont une langue qui dérive de l’arabe, et pourtant : ils ne se considèrent pas comme des Arabes !

La langue arabe dite « classique », ou « arabe littéral », a donné naissance à plusieurs langues arabes parlées dans des endroits différents (on parle alors d’arabe « dialectal »), tout comme le latin a donné naissance à plusieurs langues romanes comme l’italien ou le français. De la même manière que des langues comme le français, l’espagnol et le roumain sont cousines entre elles, différentes langues arabes peuvent beaucoup se ressembler sans, par exemple, qu’un locuteur de l’arabe dialectal syrien puisse comprendre l’arabe dialectal algérien. Si vous tentez de lire un texte en italien ou en roumain, vous reconnaitrez certains mots, sans pour autant comprendre le sens précis du texte : c’est pareil pour un palestinien qui voudrait parler avec un tunisien.

Disons plus simplement que les Arabes sont un groupe sociolinguistique (ou trouve aussi parfois le terme « groupe ethnique » – qui peut être mal perçu –, c’est à dire « une population humaine ayant en commun une ascendance, une histoire (historique, mythologique), une culture, une langue ou un dialecte, un mode de vie ». On est arabe comme on est slave ou latin. Les Arabes forment donc une ethnie, et celle-ci ne se définit pas forcément par une religion.

Même si les Arabes sont plus de 90% à adhérer à l’islam, tous ne sont pas musulmans : par exemple, en Égypte, pays arabe, environ 10% de la population est chrétienne : ce sont les Coptes.

Et, inversement, l’un des pays qui compte le plus de musulmans au monde est l’Indonésie, un pays qui n’est pas un pays arabe. Les Turcs, les Albanais ou les Bosniaques (un peuple slave qui parle le bosnien), qui ne sont pas des peuples arabes, sont majoritairement musulmans. On estime que seuls 20% des musulmans dans le monde vivent dans des pays arabes.

La religion tient avant tout d’une démarche et d’une croyance intime et personnelle ; elle n’est pas automatiquement reliée à une origine ethnique.

ÊTRE « FRANÇAIS », C’EST QUOI ?

Les professeurs ont parfois la surprise d’entendre leurs élèves opposer le terme « Français » et le sentiment d’appartenance à une ethnie ou une religion. C’est que certains élèves peuvent concevoir le terme « Français » comme l’expression de qui n’est pas « musulman », pas « Arabe », pas « Noir », enfin, comme l’expression d’une norme dont ils se sentent exclus. Pourtant, ce ne sont pas des termes qui s’opposent. Français, c’est une nationalité. On est strictement et légalement français si on est né d’un parent français, ou d’un parent né en France ; si un enfant est né d’un parent étranger, il pourra devenir français à l’âge de 13 ans s’il a grandi en France.

On peut évidemment être à la fois « Français » et « Arabe », « Français » et « Noir », « Français » et « musulman », « Français » et « hindou », « Français » et « juif » ! La nationalité n’a aucun lien avec une origine ethnique ou une religion. Même si on a longtemps désigné la France comme étant « la fille aînée de l’Église », il est permis de se demander si la France est encore catholique.

Il est d’ailleurs difficile de savoir exactement comment se répartissent les croyants en France. Souvent, la surreprésentation de l’islam dans les médias conduit à une surestimation du pourcentage de musulmans en France, qui représentent environ 8% de la population. Les chrétiens représentent quant à eux environs 45% de la population, et les personnes qui se définissent comme « sans religion » représentent eux aussi environ 45% de la population. Enfin, les juifs représentent un peu moins de 1% de la population française. Attention toutefois, ces sondages sont à prendre avec des pincettes, puisqu’il n’existe pas de statistiques officielles permettant de comparer les chiffres de chacune des communautés religieuses.

Pour certains encore, être français ne se limite pas à une nationalité ; ça peut être partager un mode de vie, une langue, une histoire, ou encore adhérer aux valeurs de la République, mais ces définitions sont propres à chacun.

Ce qui fait la France d’aujourd’hui, ce sont les populations d’hier qui s’y sont mélangées. Notre pays est riche d’une histoire faite de mélanges, d’apports de tous horizons, qu’ils soient culturels, scientifiques, gastronomiques ou philosophiques.

S’IL FALLAIT UNE CONCLUSION

Les remarques de nos élèves sont parfois de nature à nous heurter, et il nous arrive même de regretter d’avoir insisté pour qu’un élève nous pose la question qui lui brûlait les lèvres, quand on comprend qu’elle va ruiner l’heure qui s’annonce, et qu’on avait pourtant si savamment préparée.

Mais nos élèves restent des enfants, et la salle de classe est parfois le seul endroit où le discours peut s’éprouver : il nous appartient alors de nous saisir de ces discours, pour les déconstruire lorsqu’il le faut, et ramener tant bien que mal un peu d’objectivité dans les esprits.

Souvent, quand je termine une explication qui m’avait pourtant parue très satisfaisante d’une notion de grammaire, et qu’un élève me dit n’avoir rien compris, je me dis : pour un qui le dit, combien le pensent ? Il en va de même pour ce genre de sujets parfois délicats. Quand un élève, même s’il nous semble donner dans la provocation, prend la parole et ouvre une conversation, il se fait souvent le porte-parole de plus discrets ; il nous faut d’abord y voir une marque de confiance, même si c’est parfois difficile.

Alors il nous faut expliquer, expliquer encore, parler, beaucoup parler, mais surtout : écouter plus encore.

 

Alexis Potschke

POUR ALLER PLUS LOIN

Vous trouverez sur cette chaîne Youtube quelques documentaires sur les Grands Textes fondateurs, accessibles dès la classe de sixième.